«Le stress[1] sans mauvais stress, le stress est un danger qui présente des opportunités ». Hans Selye[2]

Le stress est vraiment un compagnon de vie très étonnant. « Quel est le con qui vous envoie ? » me déclara le chirurgien, mon jeune médecin traitant m’avait envoyé d’urgence me faire opérer de l’appendicite.

Le chirurgien s’inquiéta alors de mes activités. Je lui décrivais par le menu que j’étais dans une phase critique de ma carrière, une promotion importante pour moi était en jeu. Il conclut que j’étais sous mauvais stress. Il me conseilla de trouver une salle de sport et de la fréquenter au moins deux à trois fois par semaine. Ce qui fut fait pour mon plus grand bien physiologique et déclencha ma curiosité intellectuelle. [3]

Le stress, oui, mais quoi ?

Nous pouvons considérer que cette affection a toujours existé sous différentes acceptions : spleen, bourdon, dépression, langueur, neurasthénie, hypocondrie, vague à l’âme, affres…

Le stress, General Adaptation Syndrom ou Syndrome[4] Général d’Adaptation[5] (SGA) a été défini par Hans Selye. Il a utilisé le vocable stress ; stress positif : eustress ou négatif : distress). A l’origine le stress définit une action physique de type contrainte mécanique qui entraîne une rupture.

En plus des travaux de Hans Selye ceux développés par le Professeur d’Henri Laborit[6] portent sur les comportements. Ils sont conduits par le dispositif socioculturel de l’individu, par la création de réactions conformes à la survie du groupe. Ces principes sont développés et illustrés par des expériences de laboratoire et de scènes de la vie familiale et professionnelle dans le film d’Alain Renais « Mon oncle d’Amérique ».

Le stress prend naissance chez l'individu de façon instinctive par le constat de l'écart entre l'attendu et le vécu qui est alors accepté (adrénaline - succès) ou refusé (ACTH Adreno CorticoTropic Hormone)- inhibition, somatisation). Il est à noter que l’origine de la situation peut être socialement positive (mariage, Noël, succès…) ou socialement négative (séparation, décès, licenciement…). Le concept peut se présenter par. le schéma suivant :

Le concept du stress 

Le stress, oui, mais comment ?

« Il vaut mieux apprendre à ne pas salir que d’apprendre à nettoyer ». Julie Boudeville[7]

Par les habitudes populaires

Il vaut mieux ne pas produire de mauvais stress que d’être obligé de le traiter. A ce jour, pour atteindre cet objectif, il existe plusieurs possibilités :

  • Votre activité sportive préférée jogging, vélo, salle de sport tous les 2 jours…
  • Vos différents comportements, colère, dépression, fuite, pleurs…
  • Votre somatisation habituelle : migraine, digestion difficile, troubles alimentaires, douleurs de toutes sortes …
  • Votre participation active pour que la France garde le record du monde de consommation d’antidépresseurs.
  • Votre authentique enthousiasme pour les différentes formes de yoga, de méditation, pour inhaler un bol d’eau tiède parfumée avec des pensées positives…

Ces différentes pratiques traitent plus ou moins votre situation pour atteindre vos objectifs.

Moyens d’intervention

« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté ». Winston Churchill

L'objectif, pour tout stressé et/ou stresseur, porte sur la nécessité absolue de passer du mauvais (ACTH) au bon stress (adrénaline). Les 5 niveaux d’intervention et les moyens de traitement correspondants sont les suivants :

 Stress : le vécu 

La posture 01 :

« Mon Dieu, donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux ». Marc Aurel[8]

La première préconisation est de soulager la tension psychologique en supprimant les situations sur lesquelles il est impossible d’intervenir. Ainsi il est possible de se protéger de façon permanente en agissant sur l’attitude, faire évoluer son état d’esprit vers l’acceptation. Il est possible d’agir sur le choix entre les valeurs de conviction (liées aux croyances) et les valeurs de responsabilité (liées à la fonction).

Le refus 02 :

« Les effets de la colère sont plus graves que les causes » Marc Aurel

Pour gérer les effets de l'ACTH : Si possible éviter les médicaments, les drogues et la nourriture par excès ou par manque (boulimie, anorexie). L'exercice physique est recommandé en fonction de ses aptitudes. Le plus efficace demeure la relaxation sous toutes ses formes. La gestion des effets maintien la production de mauvais stress, il s’agit d’un soin palliatif, il traite les origines.

L’acceptation 03 :

« Si j'étais votre femme, je mettrais du poison dans votre café ! Hé bien moi, si j’étais votre mari, je le boirais ! » Lady Astor et Winston Churchill.

L’acception, simple sur le principe, peut devenir complexe dans l’application. Le deuil, faire son deuil en est la base. Il convient d’accepter une situation comme étant irréversible, respecter les étapes. Les priorités du quotidien sont à organiser par la matrice d’Eisenhower. Il est indispensable de relativiser, pour maitriser la météo généralement insatisfaisante, ce n’est pas un mauvais temps seulement un mauvais équipement.

Le vécu 04 :

« Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu'il ne faut, s'il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa sûreté, son imagination prévaudra ». Blaise Pascal.

Pour accepter l’écart entre l’attendu et le vécu ou pour le rendre acceptable, il suffit de modifier les conditions du vécu. La lutte entre son imagination et la réalité décrite par Pascal apporte la victoire sur ses inhibitions et ses blocages. La suppression de l’écart à l’aide de méthodes de résolution de problème développe la confiance en soi.

L’attendu 05 :

« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles ». Sénèque

La modification de l’attendu par l’indispensable objectif de résultat, mais surtout focaliser l’intention sur les objectifs de moyens pour y parvenir. La concentration obtenue sur la mise en œuvre des moyens distrait l’esprit de l’importance du résultat.

Conclusion

« Ce n’est pas la volonté qui nous fait agir, mais l’imagination », Emile Coué[9].

Le stress est une production instinctive de l’adaptation aux différentes situations rencontrées. Nous sommes les auteurs de notre propre stress. Alors fabriquons le bon.

Loin d’être une fatalité le stress demeure une situation à comprendre et à traiter par l’identification de l’origine pour en tarir la source. Les dangers des effets négatifs en disparaitront pour laisser libre cours à la formidable opportunité du développement de l’imagination créatrice de succès.
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Pour aller plus loin et découvrir les détails de la gestion du stress, consulter l'ouvrage : STRESSATEUR, la méthode pour transformer son stress en toutes circonstances


[1] Stress : agression de l’organisme par un agent physique, psychique, émotionnel entraînant un déséquilibre qui doit être compensé par un travail d’adaptation. Réaction de l’organisme à l’agression subie. Médicalement Syndrome Général d’adaptation ou General Adaptation Syndrome

[2] Hans Selye (Selye János) (Né le 26 01 1907 à Vienne Autriche, mort le 16 10 1982 à Montréal). Docteur chercheur endocrinologue, fondateur des études sur le stress. H. Selye a produit une publication abondante sur le sujet, plus de 100 ouvrages et communications, titulaire de nombreuses récompenses.

[3] L’auteur à la suite de ces évènements étudia, créa un cours et un livre sur le stress et son traitement

[4] Syndrome : pathologie qui regroupe un ensemble de signes, de symptômes, de modifications morphologiques, fonctionnelles ou biochimiques de l’organisme, d’apparences parfois disparates, mais formant une entité reconnaissable qui, sans présager obligatoirement des causes de ces manifestations, permettent d’orienter le diagnostic.

[5] Adaptation : Modification des fonctions psychiques de l’individu qui, sans altérer sa nature, le rendent apte à vivre en harmonie avec les nouvelles données de son milieu ou un nouveau milieu.

[6] Henri Laborit (Né le 21 12 1914 à Hanoï, mort le 18 05 1995 à Paris). Médecin, chirurgien neurobiologiste, éthologue, eutonologue, philosophe, acteur, spécialiste des neurosciences. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont l’Éloge de la fuite, Robert Laffont 1976

[7] Julie Boudeville grand mére maternelle de l’auteur

[8] 121-180 Empereur romain et philosophe stoïcien, 121 – 180

[9] Émile Coué de La Châtaigneraie, 1857 – 1926 précurseur de la psychologie comportementale à développer des applications de la planche de Pascal.

 

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