L’étude d’ADP Research, "People at Work 2025", paraîtra en France au mois d’avril. Elle est basée sur les données d'une enquête menée auprès de près de 38 000 adultes actifs, dans 34 pays répartis dans le monde entier. Nous vous communiquerons l’étude complète dès qu’elle sera disponible. Elle offre une vision complète des perceptions et aspirations des travailleurs, en explorant leurs ressentis, leurs réflexions, ainsi que leurs attentes envers leur entreprise. Son objectif est d’aider les employeurs à relever les défis et saisir les opportunités à venir dans un monde du travail en perpétuelle évolution.
Des rapports préliminaires nous permettent néanmoins de vous en communiquer d’ores et déjà quelques lignes de force essentielles. Le premier analyse les solutions pour que chaque travailleur puisse exploiter pleinement son potentiel.
Des évolutions technologiques et pratiques majeures, dans un contexte incertain, placent l’évolution des compétences au cœur des préoccupations des professionnels. Seuls 18 % des salariés français estiment aujourd’hui avoir les compétences nécessaires pour évoluer dans leur carrière. Un chiffre nettement en baisse par rapport à 2023. Mon interprétation est que l'explosion de l'IA en deux ans explique en partie cette évolution. La prise de conscience a été tardive chez les salariés, mais il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer l’importance du phénomène. Selon les dernières données que j’ai recueillies dans différentes études disponibles sur le Net – j’ai choisi les plus mesurées –, le marché mondial de l'IA représente 391 milliards de dollars, en augmentation d'environ 195 milliards de dollars depuis 2023 ; et sa croissance est devenue exponentielle. L’adaptation nécessaire des compétences qu’elle imposera, en revanche, est encore en partie floue, tant il y a de possibles.
Les salariés attendent donc que leur employeur ait une vision et les aide à suivre le rythme des évolutions constantes du monde du travail. Or selon l’étude "People at Work 2025", seuls 12 % des travailleurs français déclarent que leur employeur investit suffisamment dans le développement de leurs compétences – Un chiffre qui tombe à 10 % chez les seniors de plus de 55 ans !
Pourtant, la possibilité de s’adapter de développer son potentiel dans ce que sera le couple homme/machine est essentiel pour les travailleurs. C’est sans doute pourquoi ceux effectuent des tâches répétitives au quotidien, sur des chaines de production par exemple, ont une perception particulièrement négative de l'investissement de leur employeur en matière de formation : seuls 9 % des hommes et 7 % des femmes se déclarent satisfaits des opportunités de développement des compétences qui leur sont offertes.
C’est pourtant un facteur important de fidélisation, de productivité et de marque-employeur. Selon l’étude, les salariés qui trouvent que leur employeur les forme vraiment pour progresser sont près de six fois plus susceptibles de recommander leur entreprise comme un lieu où il fait bon travailler. Et la possibilité d'évoluer dans leur carrière arrive en deuxième position, juste après la flexibilité des horaires.
Je laisse la conclusion à Nela Richardson, Chief Economist d’ADP, « Si les entreprises veulent tirer parti des avancées technologiques majeures à venir, elles doivent impérativement investir dans le développement des compétences et la progression de carrière de leurs collaborateurs ».