Changer de paradigme : De l’impasse managériale à un leadership apaisé, le K-Manager une nouvelle voie ?
Managers surmenés, collaborateurs désengagés : le management traditionnel est en crise. Découvrez comment le K-Manager, avec son approche holistique et apaisée, redéfinit le leadership pour relever les défis modernes.
Le K-Management, la réponse au management en crise
Le management classique arrive à bout de souffle. Les burn-outs, les maladies professionnelles (SSPT) explosent, les collaborateurs se désengagent, et les managers peinent à équilibrer performance et bien-être. Dans ce contexte, un changement radical s’impose : et si le K-Management représentait cette nouvelle voie ?
Selon la thèse du k-management, issue du livre à paraitre, Mark to K, le K-Management, est une manière de conduire les équipes en combinant conscience émotionnelle, vision stratégique long terme et impact sociétal. Ce modèle abandonne la recherche de performance immédiate pour instaurer un équilibre durable entre les objectifs économiques, humains et environnementaux.
Passer du "mark-to-market" (la valeur d’une entreprise sur le marché à la date de l’évaluation) au "mark-to-K", c’est rompre avec un management centré uniquement sur la rentabilité immédiate. Le K-Management propose un cadre harmonieux, où performance, bien-être et impact à long terme coexistent, répondant ainsi aux défis institutionnels et sociétaux actuels.
Managers sous pression, collaborateurs désengagés : un constat alarmant
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 50 % des managers souffrent d’une surcharge cognitive quotidienne (Gallup, 2023).
- 77 % des collaborateurs se déclarent désengagés dans leur travail, entraînant une baisse de productivité et une hausse des turnovers. (Gallup, 2023).
- 40 % des salariés français se déclarés stressés au quotidien. (Rapport Gallup 2024)
- Ce désengagement a un coût économique significatif, estimé à 8 800 milliards de dollars, soit environ 9 % du PIB mondial ( Rapport Gallup 2024)
Cette réalité dépasse la simple pression de la performance. Les managers sont coincés entre des objectifs stratégiques et financiers inatteignables et le besoin, de plus en plus criant, d’un leadership humain et empathique. Résultat : une organisation figée dans des pratiques obsolètes.
"À tels managers, telles entreprises." Ce principe universel, hérité des réflexions médiévales sur la tête et le corps politique, illustre bien l’impact d’un leadership défaillant sur l’ensemble de l’organisation. Le passage au mark-to-K permet de replacer les priorités humaines et collectives au centre du jeu.
Le K-Manager : l’émergence d’un leadership apaisé
Contrairement aux modèles traditionnels, le K-Manager repose sur une vision holistique. Ce n’est pas un style ou une méthode, mais une philosophie intégrative, qui transforme la manière de diriger, collaborer et innover.
Le K-Manager se distingue comme une réponse à ces défis. Plus qu’un simple chef, il devient un architecte d’équilibres entre résultats et bien-être collectif.
Le K-manager doit développer une intelligence stratégique globale c’est-à-dire prendre en compte les perspectives ESG (Environnement-Société-Gouvernance) dans chaque décision. Le mark-to-K demande un équilibre subtil entre les impératifs financiers, humains et écologiques
Les 6 piliers du K-Manager : une vision holistique
- Intelligence émotionnelle :
Ne pas "gérer les émotions" comme des obstacles, mais les inclure dans la stratégie de leadership.
Le K-Manager considère les émotions comme une source d’information stratégique. Des outils comme des cercles de dialogue ou des check-ins émotionnels réguliers permettent d’identifier les tensions avant qu’elles ne se transforment en conflits.
"Un management apaisé repose sur la capacité à détecter les signaux faibles avant qu’ils ne deviennent des crises. C’est ici que la phronesis, ou discernement pratique, prend tout son sens, permettant au K-Manager de transformer l’émotion en opportunité."
- Intelligence collective :
Les solutions les plus innovantes viennent souvent des marges. Le K-Manager facilite des espaces où même les idées marginales sont entendues et explorées. Aller au-delà des brainstormings classiques. Pourquoi ne pas instituer un "challenge des idées inutiles" ? L’objectif : proposer les idées les plus absurdes pour déverrouiller les peurs d’être jugé. Souvent, ces exercices amènent des solutions révolutionnaires là où le rationnel bloque. - Flexibilité cognitive et résilience :
Ce n’est pas juste "penser autrement". Ce pilier repose sur la capacité à remettre en question des certitudes profondément ancrées. Par exemple, des exercices de rôle inversé, où les collaborateurs adoptent la perspective de leurs clients ou collègues, peuvent débloquer des impasses.
Cette méthode bouleverse les dynamiques de pouvoir et ouvre de nouvelles perspectives.
Genet et Siemer (2011) ont montré que les managers avec une flexibilité cognitive présentent des niveaux de stress 25 % inférieurs en période de changement.
Proposer un "sas émotionnel" en début et en fin de semaine. Une demi-heure pour discuter des échecs, des succès et des ressentis. Mais attention, ce n’est pas un énième team-building. C’est un espace de régulation, où les échecs sont décortiqués pour y trouver des leçons stratégiques.
- Leadership transformationnel :
La motivation passe par des récits, pas des tableaux Excel. Prenez un projet difficile : racontez à l’équipe pourquoi ce projet compte au-delà des chiffres. Partagez une vision qui transcende les KPI et implique chaque collaborateur dans une histoire collective. - Intelligence analytique :
Les données ne suffisent pas si elles ne sont pas partagées intelligemment. Pourquoi ne pas afficher les KPI non pas comme des objectifs, mais comme des défis à résoudre ensemble ? La collaboration naît souvent de la transparence.
Les indicateurs deviennent hybrides intégrant bien-être, impact écologique et alignement stratégique
Un programme concret pour devenir un K-Manager
Voici les étapes clés pour intégrer les principes du mark-to-K dans votre pratique quotidienne.
- Évaluer son propre "Blob" :
Un audit personnel pour identifier les comportements hérités des anciens paradigmes managériaux (contrôle excessif, micro-management, objectifs purement financiers). - Pratiquer la lenteur stratégique :
Instaurer des temps réguliers de recul pour prendre des décisions moins réactives, mais plus réfléchies. Exemple : réserver une heure hebdomadaire pour revisiter des décisions stratégiques sous l’angle du K-Management. - Augmenter sa réflexivité cognitive.
Sortez de votre zone de confort, apprenez, réapprenez de la culture générale, aux arts dits libéraux, peu importe, mais sortez du cadre de l’entreprise. De Dreu et West (2001) ont montré que les équipes favorisant la flexibilité cognitive sont 20 % plus susceptibles de générer des idées innovantes, ce qui est essentiel pour rester compétitif - Développer une intelligence stratégique globale :
Prenez en compte les perspectives ESG (Environnement-Société-Gouvernance) dans chaque décision. Le mark-to-K demande un équilibre subtil entre les impératifs financiers, humains et écologiques. Par exemple, adoptez des indicateurs long terme pour suivre les impacts collectifs, plutôt que des mesures purement financières. - Réapprendre à écouter réellement :
Organisez des cercles d’écoute hebdomadaires où aucun jugement n’est autorisé. Ces espaces permettent aux collaborateurs de s’exprimer sur leurs défis et d’apporter leurs idées, sans crainte de représailles ou de moqueries. - Promouvoir des "zones d'autonomie contrôlée" (ZAC) :
Laissez vos équipes expérimenter des idées nouvelles sans supervision constante. Ces ZAC stimulent la créativité et responsabilisent les individus. Un exemple : une équipe marketing peut tester une campagne novatrice avec un budget limité avant un déploiement global. - Cultiver la régulation émotionnelle :
Proposez un accompagnement à la régulation émotionnelle, via des outils comme la pleine conscience ou des formations sur la gestion des conflits. Un manager capable de réguler ses émotions inspire calme et confiance à son équipe. - Introduire un "coaching pair-à-pair" :
Mettez en place un programme où les collaborateurs se coachent mutuellement sur des thématiques comme la gestion du stress ou l'amélioration des processus. Cela renforce les liens et améliore les compétences de chacun. - Élaborer une vision partagée :
La vision du K-Manager doit être claire, mais co-construite avec l’ensemble de l’organisation. Proposez un atelier trimestriel pour affiner cette vision, en intégrant des contributions de tous les niveaux.
Le leadership apaisé : une révolution à portée de main
Adopter le modèle du K-Management, c’est accepter que le management classique a atteint ses limites. Ce n’est pas une question de style ou de méthode, mais une révolution dans la manière de percevoir le leadership.
En résumé, le K-Management, c’est le passage du "manager-héros" au manager-système, capable de s’adapter et de créer des environnements où chacun trouve sa place et sa valeur.
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NDLR : Vous pouvez lire aussi https://www.fr.adp.com/rhinfo/articles/2024/09/du-management-blobique-au-management-de-valeurs.aspx
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