ET KAFKA ECLAIRA LE TRAVAIL :100 ans plus tard, à travers l’œuvre de Franz Kafka, nous avons avec « Le Château » (1926) et « La métamorphose » (1912) un miroir grossissant de la réalité contemporaine du monde du travail et de la place de l’humain dans la société.
D’un côté, les organisations qui deviennent des systèmes déshumanisés fondés sur la « caporalisation » du management malgré les différents discours dits progressistes et de l’autre, l’Homme qui n’existe désormais que par sa valeur sur le marché.
En un siècle de progrès et de conquêtes sociales, force est de constater qu’en France et dans pas mal de pays, la quête de sens est devenue un non-sens, voir un sens unique.
Sous les coups de butoirs de la société civile, les digues de l’intégrité de l’entreprise se fissurent ; les murs tiennent mais pour combien de temps encore.
A l’extérieur, les fractures communautaristes qui ravivent le pire de l’humain avec une haine de l’autre sans précédent, l’importation de conflits étrangers qui amènent des fous furieux à appeler à « l’intifada » dans les rues de Paris et « à tuer du juif », la mode du wokisme et de la cancel culture qui au nom d’un pseudo progrès nourrit le repli sur soi, l’hyperviolence de plus en plus jeune sont autant de défis non seulement adressés au personnel politique responsable en partie de cette situation mais aussi aux entreprises.
Cette toile de fond est celle en effet dans laquelle les Salariés/Citoyens vivent ; les allers-retours entre vie pro et vie perso ne les épargnent pas.
Les entreprises face aux tourments du monde sont un lieu non seulement d’intégration mais aussi de respect et de transmission ; l’un des lieux qui jettent des ponts entre les mondes au nom de la raison d’être et de la culture. L’entreprise est un lieu de partages, d’échanges, de construction où l’envie d’être individuelle se conjugue à l’envie d’en être.
Qu’on le veuille ou non, l’entreprise est une Tribu à part entière dont la grande histoire donne du sens à celle de chacun. Elle a des droits et des devoirs.
Alors pourquoi un tel désengagement chez les jeunes comme les moins jeunes ? Pourquoi ce jeu de dupes où en échos à de beaux engagements sur la qualité de vie au travail, l’individualisme se développe comme jamais ?
En prenant des mots pour des idées, nombre de dirigeants et de DRH sont devenus à leur corps défendant, les perroquets d’une époque qui aime parler de bienveillance et de management participatif sans se soucier du fond de l’évolution des humains qui font tourner la boutique. Ils passent sans s’en rendre compte à coté de leur propre humanité.
La plupart du temps, le cadre de travail est beau, les communications sont engagées, les marques employeurs pleines de promesses. Et pourtant, il manque L’ESSENTIEL un peu partout, à savoir formuler et faire vivre une véritable ambition humaine propre à chaque entreprise.
Quelle est votre ambition humaine ? Lorsque l’on pose cette question à des dirigeants, il est rare d’avoir une réponse pensée dans la durée, qui engage et rend comptable des actes et des décisions. Un réponse aussi structurée et structurante qu’un projet d’entreprise.
L’Exemplarité en Humanité est le seul ROI d’une vraie marque employeur ; encore faut il être capable d’exprimer ce qui peut sembler évident, son ambition humaine. Il ne s’agit surtout de « com » ou de slogan mais bien de la vraie vie des personnes et de la volonté de « faire ensemble ». La capacité d’exprimer son exclusivité culturelle, ses croyances humaines, son comment faire humanité en miroir du projet stratégique…
Face à la déconstruction sociétale, l’entreprise ne peut pas se contenter de beaux discours sur la RSE ou la QVT. L’explosion des burnouts et du stress prouve que personne n’est dupe.
Il y a urgence à connaitre le prix humain d’une stratégie d’entreprise ; ce prix humain se doit d’être un investissement durable et non un cout. Pour cela, Dirigeants et actionnaires doivent se penser en humanité. Si leur seul objectif est de délivrer un résultat assorti de jolies images d’une politique RH politiquement correcte, rien ne changera. Le manque d’authenticité se paie cash aujourd’hui.
Penser son humanité, jouer et assumer son rôle sociétal, ne pas sacrifier sur l’autel du profit son ambition humaine pour délivrer le pourcentage qui manque, voir plus loin que le bilan annuel en investissant le temps long qui permettra d’intégrer dans 5/10 ans, les enfants qui sont au collège aujourd’hui… Face à la déconstruction des croyances, la place de l’Humain est plus que jamais centrale dans l’évolution des entreprises. L’Humain du XXIème siècle a des fondamentaux intemporels mais a aussi des envies de reconnaissances et de considération qui ne souffrent pas le moindre compromis.
La valeur marché de l’humain renvoie à un mauvais roman du siècle passé. Sans ambition humaine affichée, assumée, vécue, l’entreprise n’a aucun intérêt.
Il est temps de découvrir les vertus d’un leadership spirituel qui aligne Tête/Cœur/tripes au nom d’une raison d’être. Cette ambition humaine est le miroir de la vraie qualité des dirigeants. Le reste n’est que de la tambouille de financiers sans grand intérêt sur le plan éthique. Bâtir une entreprise, c’est bâtir en humanité !
Face à une faillite morale inédite, l’entreprise vraiment humaine est l’une des rares boussoles pour espérer dessiner un avenir harmonieux, inclusif et ambitieux.
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