Burn-out : signes, effets et solutions
Sujet prégnant dans le monde du travail, le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, n’est pourtant pas reconnu officiellement comme une maladie professionnelle en France. Il est donc difficilement quantifiable autrement que par les enquêtes sur le sujet. L’une des dernières en date, réalisée par le site monCVparfait, s’appuie sur le témoignage de plus de 1 200 personnes pour dresser un état des lieux de ce phénomène en 2024. Les conclusions sont édifiantes : 88 % des personnes interrogées disent souffrir d’épuisement professionnel et 20 % d’entre elles songent à démissionner quotidiennement. Leurs témoignages nous en apprennent un peu plus sur les manifestations du burn-out et ses répercussions aussi bien physiques que psychologiques.
Comment l’épuisement professionnel se traduit-il au quotidien ?
Selon l’enquête, l’épuisement professionnel se manifeste le plus souvent par des accès de colère sur le lieu de travail. Ainsi, 87 % des personnes interrogées déclarent s’être emportées au moins une fois au cours des six derniers mois.
Concrètement, ces crises peuvent prendre diverses formes : certaines personnes disent avoir crié sur un·e de leurs collègues (28 %) ou un·e supérieur·e (24 %), d’autres ont quitté leur lieu de travail en avance (28 %), d’autres encore se sont montrées vulgaires (27 %) ou ont quitté une réunion en trombe (26 %). Des comportements qui affectent aussi bien la cohésion d’équipe que la santé générale de l’entreprise et peuvent se solder par une démission ou un licenciement. L’enquête ne révèle pas combien de personnes ont quitté leur emploi pour cause d’épuisement professionnel, mais il est important de noter que 27 % des répondant·e·s ont menacé de démissionner. Si cette éventualité ne se concrétise pas toujours, elle est au moins envisagée par un certain nombre de personnes souffrant de burn-out.
Burn-out et démission
L’enquête a demandé aux participant·e·s d’évaluer la fréquence à laquelle ils ou elles envisagent de quitter leur emploi. Les réponses révèlent que la démission occupe une place considérable dans l’esprit des personnes en situation d’épuisement professionnel : seul·e·s 6 % des répondant·e·s disent ne pas y songer. La répartition des résultats suivants est encore plus éloquente :
- « Je n’y pense pas souvent » : 8%
- « Une fois par mois » : 17%
- « Plusieurs fois par mois » : 22%
- « Toutes les semaines » : 19%
- « Plusieurs fois par semaine » : 8%
- « Tous les jours » : 20%
Au total, 86 % des répondant·e·s envisagent la démission au moins une fois par mois et près de la moitié (47 %) y pensent au moins une fois par semaine. Ces résultats sont à mettre en lien avec l’état d’esprit des personnes souffrant de burn-out. Ainsi, la moitié des participant·e·s disent éprouver un fort sentiment d’anxiété avant le début de chaque semaine de travail. Pourtant, le stress et l’anxiété ne sont que la partie émergée de l’iceberg et les conséquences de l’épuisement professionnel sur la santé des employé·e·s sont nombreuses.
Quels sont les effets du burn-out sur la santé des personnes concernées ?
Interrogé·e·s sur les problèmes de santé provoqués par leur épuisement professionnel, les participant·e·s ont mis en lumière un grand nombre de répercussions physiques et psychologiques.
L’augmentation du stress et de l’anxiété reste le problème de santé le plus fréquemment attribué au burn-out, mais de nombreuses personnes signalent également des maux de tête fréquents, des douleurs musculaires chroniques, des perturbations du sommeil et même une baisse de l’immunité, montrant que l’épuisement professionnel ne touche pas seulement l’état d’esprit des personnes concernées. À cette liste s’ajoutent des troubles moins fréquents, bien que cités par plus de 20 % des participants·e·s, tels que les troubles digestifs, les difficultés à se concentrer ou l’irritabilité.
Ces effets sur la santé des employé·e·s se répercutent sur leur disponibilité. Ainsi, 24 % des personnes interrogées ont déjà pris un congé pour cause de stress et 20 % se sont déjà fait porter malades, car elles ne supportaient pas de se rendre au travail. Pour comprendre comment éviter d’en arriver à de telles extrémités, l’enquête a interrogé les participant·e·s sur les moyens d’éviter ou de réduire le burn-out.
Quelles solutions pour lutter contre l’épuisement professionnel ?
La liste des suggestions des participant·e·s pour réduire l’épuisement professionnel contient des éléments divers.
Il semble que la principale source d’angoisse des employé·e·s soit d’ordre financier. En effet, la première mesure citée par les répondant·e·s est l’augmentation de salaire (27 %).
En deuxième place se trouve la clarté accrue du rôle au travail, citée par 22 % des personnes interrogées. Le fait de donner un objectif clair requérant des tâches précises peut permettre aux employé·e·s de comprendre ce qui est de leur ressort et ce qui est attendu d’elles ou d’eux, mettant en évidence le sens de leur travail.
Le besoin d’autonomie est également une préoccupation majeure. Ainsi, 21 % des répondant·e·s disent souhaiter plus de flexibilité dans l’organisation de leur emploi du temps et 19 % désirent davantage d’autonomie dans leur travail en général. Ces demandes peuvent être mises en lien avec d’autres suggestions, comme le fait de pouvoir travailler plus souvent à domicile (19 %) ou, au contraire, le fait de pouvoir travailler plus souvent en présentiel (18 %).
Environ 21 % des participant·e·s estiment que le fait de recevoir une promotion contribuerait efficacement à la réduction de leur épuisement professionnel. Il s’agit de la quatrième mesure citée, mettant en avant le besoin de reconnaissance pour les efforts apportés.
Notons enfin que 19 % des personnes interrogées souhaitent un emploi plus stimulant intellectuellement, montrant que la distinction entre le burn-out et le bore-out (l’épuisement professionnel provoqué par un sous-emploi des compétences) est parfois plus ténue qu’il n’y paraît.
Pour en finir avec le burn-out
Le burn-out peut prendre des formes très diverses, mais il est important de pouvoir l’identifier, car ses répercussions sur la santé des employés, l’entente des équipes et le bon fonctionnement des entreprises peuvent être désastreuses. L’enquête a montré que les sources de l’épuisement professionnel sont multiples et il peut être délicat de discerner le meilleur moyen d’y remédier, car de nombreux facteurs entrent en jeu. Il est donc plus que jamais nécessaire d’instaurer et de maintenir une relation de confiance fondée sur la communication avec les employé·e·s pour s’assurer de leur bien-être. En effet, l’enquête montre que le recours à l’aide extérieure peut-être l’une des clés pour sortir de l’épuisement professionnel : 88 % des personnes interrogées ont parlé de leur situation à un·e représentant·e RH ou à un·e supérieur·e et 74 % se sont tourné·e·s vers un·e professionnel·le de la santé mentale. Le message est clair : si vous avez le sentiment de souffrir d’épuisement professionnel, ne gardez pas cela pour vous !
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Références :
- Biret, Valentin. « Épidémie de burn-out » : le travail a-t-il tant changé, ou sommes-nous moins prêts à souffrir ? Ouest-France,https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/bien-etre-au-travail/epidemie-de-burn-out-le-travail-a-t-il-change-ou-sommes-nous-moins-prets-a-souffrir-1fad21ca-bf74-11ee-9812-c8f10941541a
- France Culture. Le Conseil d'État a tranché : un arrêt de travail pour "burn out" n'est pas un arrêt de complaisance. 2024. https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-7-h/journal-de-7h-du-mardi-04-juin-2024-4319938
- Fullémo. La dimension multifactorielle du burnout en 2024. 2024. https://fullemo.com/la-dimension-multifactorielle-du-burnout-en-2024/
- monCVparfait. La vérité sur le burn out. https://www.moncvparfait.fr/blog/burnout-travail
- Mulliez, Valentine. Burn-out chez les femmes 2024 : tout savoir. Profession’L, 2024. https://salonprofessionl.com/burn-out-chez-les-femmes-2024-tout-savoir/
- Nasi, Margherita. Le burn-out peut frapper très tôt : trentenaires et déjà « cramés ». Le Monde, 2024. https://www.lemonde.fr/campus/article/2024/03/22/le-burn-out-peut-frapper-tres-tot-trentenaires-et-deja-crames_6223395_4401467.html
