« Le leadership est la conséquence de ce que l’on fait » Johnny Wilkinson[1].

Louis Leroy[2] est à Claude Monet[3] et ses compagnons de chevalet ce que la cause est à la conséquence, il convient de ne jamais confondre ces deux termes. Louis Leroy, journaliste pour Le Charivari, le 25 04 1874 critiqua le tableau de Monet : « Impression, soleil levant » en titrant son article « L’Exposition des impressionnistes » ce fut la cause. Le mouvement ainsi baptisé ce fut la conséquence.

La fragilité des relations humaines se consolide par la confiance accordée ce qui est une conséquence. Le doute, la suspicion, la méfiance, la défiance sont supprimées dès que le comportement attendu est vécu par soi-même et ses interlocuteurs. La confiance est la conséquence de son comportement. Les questions à traiter sont : comment éprouver, générer ce sentiment d’assurance sécuritaire que l’on se doit d’éprouver envers soi-même et les autres ? Que doit-on faire et ne pas faire pour atteindre cette plénitude de sérénité ? L’objectif demeure la confiance telle qu’elle est décrite[4] : « Croyance spontanée en la valeur morale, affective, professionnelle, qui fait que l’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence ».

Ces réflexions m’avaient permis de dire à notre fille, « Accroche-toi à ta ceinture tu marcheras mieux », elle avait un an et hésitait à marcher.

La confiance, la microcertification, l’open badge et les soft skills, oui, mais quoi ?

« La confiance s’acquiert, elle ne se demande pas : qui la mérite n’a pas besoin de la demander » Émile de Girardin[5].

La confiance

L’étymologie du mot confiance du latin confidentia, du verbe confidere, propose une explication attractive, qui a pour sens : « Se fier pour transmettre une chose précieuse, ce qui implique d’espérer la probité ». Le lien avec la foi en quelque chose ou quelqu’un. Cette relation est à double sens : la foi que j’exprime dont je suis l’acteur et la foi que je reçois dont je suis le bénéficiaire.

La microcertification

Dans sa grande sagesse « The Council of the European Union à Brussels » en date, 25 05 2022 a promulgué un avis[6] : « Proposition de recommandation du Conseil relative à une approche européenne des micro certifications pour l’éducation et la formation tout au long de la vie et l’employabilité ».

La microcertification a pour vocation d’attester les acquis d’un apprentissage. Ce dispositif aussi flexible que précis constate les aptitudes dont les personnes disposent au service de leur évolution et de leur épanouissement social, professionnel, familial voire intime. La Commission vise par cette recommandation à soutenir l’employabilité tout au long de la vie pour fluidifier les mutations comportementales générées par les modifications technologiques, politiques et environnementales.

Le brassage social nécessite de prendre en compte l’origine socioculturelle, la formation initiale, l’expérience professionnelle pour définir les potentiels individuels propres à satisfaire les nouvelles contraintes.

La microcertification propose un complément aux titres et diplômes existants pour identifier les dispositions personnelles obtenues par des actions d’apprentissage structurées et/ou au fil du temps pour les reconnaitre en tant que tel. Le corolaire de cette démarche permet d’identifier les insuffisances sur le même sujet afin de définir un plan d’action pour combler les lacunes.

L’open badge ou badge numérique

Le badge est apparu en Angleterre au XIV siècle pour désigner, par une marque spécifique, le lien à un chevalier. Cette indication d’appartenance s’est développée sous différentes formes depuis. Le badge est un insigne, un macaron distinctif signifiant une spécificité.

L’open badge a été créé par Mozilla Firefox[7] au titre de navigateur libre en 2010 et distribué par Mozilla Foundation dans le but de valoriser les compétences développées hors cursus de formation initiale. Cette image numérique contient les informations identifiant les informations nécessaires pour faire reconnaitre les compétences acquises. Depuis leur présentation la norme open badge est utilisée dans les pays industrialisés et en France à partir de 2017.

L’Open badge justifie la microcertification obtenue dans le domaine des compétences comportementales lié à un référentiel défini. A ce titre il est alors possible de les exploiter dans le cadre de ses références, de son potentiel pour développer son employabilité interne ou externe.

Ainsi les éléments théoriques de la confiance en la maitrise des soft skills sont en place. Il reste à les mettre en œuvre.

La confiance, la microcertification, l’open badge et les soft skills, oui, mais comment ?

« Si vous avez confiance en vous-mêmes, vous inspirerez confiance aux autres ». Goethe[8]

La confiance par la reconnaissance

Selon la théorie d’Herzberg[9] la reconnaissance présente la double vertu de supprimer une insatisfaction, mais en plus d’apporter une satisfaction. Selon Maslow[10] la reconnaissance participe à la croissance de l’individu après la satisfaction des besoins physiologiques, de sécurité, d’appartenance et avant l’accomplissement de soi. La reconnaissance développe le respect, l’estime de soi, traite le syndrome de l’imposteur, de l’usurpateur qui exprime l’auto illégitimité dans une activité.

La reconnaissance par la microcertification et l’open badge

La reconnaissance s’acquiert par la certification à des degrés divers en fonction du niveau du certificateur

  • Certification de première partie : autocertification présente des limites.
  • Certification de seconde partie : réalisation par le client vis-à-vis de son fournisseur.
  • Certification de tierce partie : validation par un organisme indépendant des acteurs.

La microcertification procure une accréditation de la maîtrise des compétences elle est matérialisée par l’open badge sous une forme numérique. Elle apporte les réponses suivantes :

  • Application des recommandations européennes.
  • Validation les connaissances et les compétences acquises dans un domaine précis et limité.
  • Définition d’une part du patrimoine individuel à partir de sa valeur autonome.
  • Contribution à l’assurance qualité d’une organisation.

La microcertification et l’open badge sont des moyens opérationnels efficients pour faire reconnaitre les compétences spécifiques dans le but de faire identifier son employabilité à l’interne comme à l’externe des organisations.

Conclusion

« Vos talents et vos compétences sont comme des muscles, ils se renforcent à l’usage » Josh Kaufman[11].

Par leur historique, leur usage et leur développement les soft skills sont identifiables à ce jour par des injonctions et/ou des objectifs dont la généralité le dispute à l’absence de définition précise. La modélisation des soft skills, définis dans le livre blanc[12] éponyme, propose une démarche permettant l’évaluation des connaissances et des compétences sous la forme de Test[13] de Compétences Comportementales pour les Relations Humaines

La microcertification et l’open badge présentent, comme les bonbons à la menthe, une conséquence à double effet :

  • La confiance envers soi-même par l’évolution de la connaissance inconsciente vers la compétence consciente et maitrisée.
  • La confiance envers autrui par la reconnaissance des connaissances et des compétences par la certification.

La microcertification, l’open badge se présentent comme un levier de croissance économique aussi bien par la valorisation du « fonds de commerce » des acteurs en tant que personne physique que par la valorisation du « fonds de commerce » de l’organisation en tant que système de transformation des besoins du marché en profit.

Je laisse à Voltaire[14] le soin de tirer la conclusion de l’action de la Commission Européenne : « C’est le plus grand des mérites que de reconnaître le mérite d’autrui ».
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[1] Jonathan Peter Wilkinson dit Jonny Wilkinson,1979, rugbyman britannique, commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique par la reine Elisabeth II en 2015.

[2] Louis Joseph Leroy, 1812-1885, homme de lettre français.

[3] Claude Monet, nom d’artiste de d'Oscar-Claude Monet, 1840-1926 peintre français

[4]https://www.cnrtl.fr/definition/confiance

[5] Émile de Girardin, nom de plume d’Émile Delamothe 1821 – 1881, homme de lettre français

[6] Council of European Union nterinstitutional File: 2021/0402(NLE) ‘’I/A’’ ITEM NOTE From: General Secretariat of the Council To: Permanent Representatives Committee/Council pdf (europa.eu)

[7] Cadre emploi 05 01 2023 https://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/conseils-carriere/quest-ce-qu-un-open-badge#ancre-0

[8] Johann Wolfgang von Goethe 1749 – 1749, homme de lettre et homme d’état allemand

[9] Frederick Irving Herzberg, 1923 – 2000, psychologue américain

[10] Abraham Harold Maslow, 1908 – 1970, psychologue américain

[11] Josh Kaufman 1976- Consultant américain.

[12] Le livre blanc "La modélisation des soft skills" est téléchargeable gratuitement ICI.

[13] TCCRH en anglais TSSHR Test to Soft Skills for Human Relationship.

[14] Voltaire nom de plume de François-Marie Arouet, 1694 – 1778, homme de lettre français.

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