L’alarme sonne. Lundi matin, 6 heures.
La boule au ventre et les yeux cernés, vous titubez douloureusement hors de votre lit.
À la table de la cuisine, face à votre tartine, vous êtes déjà anxieux de ce que cette semaine de boulot vous prépare. Votre café pourtant bien corsé n’est qu’une maigre consolation.
Voilà l’expérience quotidienne de nombreux actifs en France aujourd’hui, et peut-être la vôtre ?
Malgré un régime de travail plus bas que leurs voisins européens, le constat est là : les Français sont exténués et stressés par leur travail.
Une étude menée par ResumeLab offre un éclairage sur ce mal contemporain qui pèse tant sur les Français.
L’épuisement au travail - un phénomène national
Aujourd’hui reconnu par l’OMS comme une maladie du travail, le burnout professionnel est le syndrome de notre époque. Les équipes de ResumeLab ont interrogé 1000 Français pour savoir s’ils ont en fait l’expérience.
La sentence est sans équivoque : 63 % des interrogés se déclarent être en ce moment même victimes d’épuisement professionnel, et 88 % confessent en avoir souffert à un moment de leur carrière. C’est donc un mal qui touche presque tous les Français.
Une grande disparité générationnelle est tout de même à noter : les jeunes actifs sont beaucoup plus susceptibles d’en souffrir que leurs aînés (76 % contre 47 %). Il semblerait que les baby-boomers résistent plus facilement à la pression au travail.
Le fléau du burnout n’est pas sans conséquence sur la façon dont les Français se projettent dans leur carrière, en effet :
- 69 % des répondants ayant souffert de burnout en ont quitté leur emploi.
- 50 % des répondants songent quitter leur travail en raison de leur burnout.
- 33 % trouvent que leur employeur ne fait pas assez pour soulager ce burnout.
Alors que les générations précédentes faisaient souvent toute leur carrière dans la même entreprise, les Français d’aujourd’hui n’ont pas peur de quitter un travail qui leur cause trop de stress.
Les facteurs de l’épuisement des Français au travail
Qu’est-ce qui fait donc tant souffrir les Français au travail ?
Peut-être sans surprise, 57 % des interrogés pointent une charge de travail trop intense comme étant la cause principale de leur burnout. Trop de boulot, tout le temps. Les heures sup’ n’y aident pas. 30 % des répondants les blâment également.
Mais ce n’est pas tout. À 34 % un environnement toxique est la deuxième cause la plus mentionnée. On les comprend : qui aime venir au boulot quand l’ambiance est mauvaise, ou quand son travail n’est pas apprécié ?
Enfin, les interruptions constantes sont mentionnées par 30 % des répondants. Difficile de se concentrer dans un environnement de travail mal adapté, qui ralentit à la fois la productivité et la qualité de notre travail.
Les vraies conséquences du burnout professionnel
Le travail fatigue, oui. Mais ce n’est pas tout. Un vrai burnout peut avoir des conséquences bien plus graves sur la santé physique et psychologique des employés ainsi que sur leur comportement et attitude vis-à-vis de leur travail.
Tout d’abord, des effets négatifs sur le sommeil et l’appétit (42 %) et des maux de têtes à répétition (41 %) sont les symptômes physiques les plus souvent ressentis par nos répondants.
D’un point de vue psychologique, c’est la perte de motivation (55 %) qui tient la première place chez les interrogés, suivie de près par un sentiment de satisfaction réduit et même d’un sentiment d’échec. Ressentis qui sans aucun doute affectent la productivité des employés sur le long terme : difficile de donner le meilleur de soi-même quand on a perdu sa confiance en soi.
Enfin, on note également que 40 % des répondants avouent que leur burnout les incite à procrastiner ou bien à éviter leurs responsabilités. Bref, l’épuisement professionnel incite les Français à mettre la tête dans le sable et à renoncer à faire ce qu’on attend d’eux, ce qui va mener inexorablement à des démissions ou des licenciements.
Conclusion : le rôle des employeurs dans la prévention du burnout
Les employeurs auraient tort d’ignorer le mal-être de leurs employés : en France, les entreprises perdent environ 300 000 milliards d’euro par an en raison de la baisse de productivité, de l’absentéisme et du changement de personnel.
Quelle est la solution ?
Une charge de travail raisonnable, des modalités de travail plus flexibles, du télétravail fréquent ainsi que plus de vacances sont les suggestions principales proposées par les répondants pour soulager leur burnout.
Il revient donc aux entreprises d’adapter l’environnement de travail afin de soulager les employés, et également d’être à l’écoute de ces derniers pour prévenir ce mal si répandu qui nuit tout aussi bien à la santé des employés qu’à celle des entreprises elles-mêmes.
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