Etes-vous concerné par votre bien-être et votre réussite ? Avez-vous l'intention de vous soutenir vous-même ? De vous aider ? Oui ? C'est une bonne nouvelle ! Vous pouvez devenir votre meilleur allié. Vous êtes prêt pour l'auto-bienveillance.
Vous avez répondu non ? Donc, pour que je comprenne bien : votre bien-être vous indiffère, vous vous fouettez pour avancer, vous pratiquez l'auto-critique permanente, la dévalorisation, l'indifférence à vos besoins, la violence verbale (si ce n'est physique), la culpabilisation, le chantage, l'autoritarisme ? Constatez-vous vraiment que cette auto-maltraitance est efficace ?
La bienveillance pour soi-même n'est pas une posture morale : ce n'est ni bien, ni mal. Les masochistes sont libres de le rester. Pourtant se prêter une attention empathique est la voie royale pour s'épanouir, réussir, prévenir le surmenage, la déprime et le burn-out.
Le bon angle de vue n'est donc pas théorique ou moral, il est pratique ! L'auto-bienveillance est une solution, pas un dogme. Ce qui est bon pour vos émotions, votre corps, votre mental ... tout cela vous permet de déployer pleinement votre potentiel : être en bonne santé mentale et physique, motivé, positif, constructif.
Alors, posez-nous sincèrement la question : A long terme, est-ce que l'attitude que j'ai envers moi-même m'aide ? ou est-ce qu'elle me plombe ?
L'auto-bienveillance : entre exigence et lâcher-prise.
Avant d'aller plus loin, évacuons le brouillard autour de cette notion de bienveillance pour soi.
Oui, on peut être bienveillant envers soi et se poser des défis. Cela n'est pas incompatible.
La bienveillance n'est pas une faiblesse, une mollesse ou une complaisance. C'est tout bonnement l'art de se prendre soi-même par la main, et de s'accompagner pour aller là où on veut aller … en ménageant sa monture !
Il y a un temps pour tout ! Tout (bon) sportif vous le dira : il est utile de se pousser un peu au-delà de ses limites et de sa zone de confort. Bien sûr ! Mais pas tous les jours, pas tous le temps. Un muscle bien entraîné est un muscle qui a droit à ses jours de farniente. C'est un muscle dont on prend soin. Et c'est de cette manière qu'il se renforce : en alternant tension et repos.
Ce qui est vrai pour votre corps est vrai aussi pour votre esprit. D'ailleurs, je vous le répète encore : il n'y a pas de séparation corps / esprit. Ce que vous faites subir à vos émotions, à votre mental ou à votre corps a des répercussions systémiques sur votre vie entière.
Toxique pour vous-même : la dose fait le poison
Nous aimons bien dénoncer les personnes toxiques. Notre Don Quichotte interne pointe facilement du doigt : les pervers narcissiques, les menteurs, les manipulateurs, les dissimulateurs, les critiques systématiques, les gens trop négatifs, les paranos ..... mais curieusement, sur notre manière d'être toxique pour nous-même … nous faisons « silence-radio ».
Pourtant, il n'y a souvent pas pire harceleur que celui qui vit l’intérieur de nous ... et s'adresse à nous.
Parfois, à un degré moindre, nous sommes juste des lâcheurs : nous ne sommes pas là pour nous-mêmes et nous nous laissons tomber.
Vous prenez le chemin de l'échec et de la souffrance quand :
- Vous y allez toujours plus fort, et pourtant ça n'est « jamais assez », et seule la perfection est acceptable.
- Vous vous comparez aux autres, et vous vous jugez plus insignifiant qu'un vermisseau.
- La moindre de vos erreurs ou de vos hésitations prend une allure dramatique et vous vous couvrez la tête de cendres.
- Vous vous collez de charmantes étiquettes comme : «Je suis nul », « Je rate tout » « Je suis un loser », « Je suis insuffisant », « Je suis un imposteur » ...
- Vous pensez que vous n'avez aucune valeur, aucune importance, aucune qualité, et par conséquence, personne ne peut vous aimer ou vous apprécier.
- Votre Tatie Danielle intérieure vous fait son cinéma, vous ridiculise et vous fait perdre vos moyens.
Dans chacune de ses attitudes (et quelques autres que je vous épargne) vous êtes votre propre ennemi. Vous n'êtes pas loyal envers vous. Vous vous tirez dans le dos. Vous vous comportez comme si vous étiez un boulet à traîner.
L'alliance du bien-être et de l'efficacité
Faire preuve de bienveillance envers soi-même est une excellente manière de baisser son stress et de retrouver des ressources pour agir. Prendre soin, s'occuper de soi, se respecter, s'accorder une valeur, dire non sans culpabiliser, s'offrir des pauses, se consoler ou se réconforter, se soutenir, se dire des choses agréables, s'écouter, s'accepter, s'apprécier, et se pardonner si besoin.
Bref : nouer une alliance envers soi en décalant son point de vue, en acceptant son humanité.
Voici quelques exercices d'application :
1/ Votre comportement ne vous définit pas :
Vous arrive t-il de vous identifier à vos comportements ? De dire « Je suis paresseux », « Je suis insuffisant », « Je suis excessif » ? Complétez cette phrase par les mots que vous employez souvent et qui sont péjoratifs, dévalorisants …
« Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »
Maintenant, nuançons cette pensée, et remettons ce comportement dans un contexte, sans généraliser et sans le transformer en étiquette.
« Parfois, quand . . . . . . . . . . . . . . . . . alors je . . . . . . . . . . . . . . »
Complétons avec les avantages éventuels de ce comportement :
« Et ce n'est pas si mal parce que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »
Exemple :
L'étiquette dévalorisante «Je suis transparent en public », devient « Parfois, lorsque je suis en présence d'étrangers, alors je parle peu et reste en position d'observateur. Et ce n'est pas si mal parce que cela m'évite des impairs diplomatiques, et je récolte beaucoup d'informations utiles»
2/ Vous n'êtes pas membre de la légion étrangère :
Avant l’action, vous donnez-vous des ordres, des injonctions ? De quelle manière ?
A quel moment sont-ils disproportionnés, dévalorisants, excessifs, durs, brutaux, irrespectueux ?
Ecrivez ci-dessous vos phrases les plus « chocs » :
« Je dois . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« il faut absolument que je . . . . . . . . . . . . . . . . sinon alors . . . . . . . . . . . . . . . . »
Exemple :
« Je dois absolument rencontrer quelqu'un, vivre à deux. Si je reste seule comme ça, j'aurais raté ma vie privée. Je serais une personne qui fait pitié. »
«Il faut absolument que j'obtienne ce poste de manager, donc je vais travailler ce week-end et boucler le dossier X. Si je ne décroche pas ce poste alors ma carrière ne vaut rien»
Comment pourriez-vous vous parler d'une manière plus bienveillante ? Que pourriez-vous vous dire ?
Pourriez-vous vous rattacher à vos valeurs et à vos besoins ?
Exemple :
« C'est très important pour moi de monter en grade. Dans le même temps, ma vie de famille est importante aussi, et ma santé, bien entendu. A titre exceptionnel, je choisis d'emporter ce dossier et de bosser à la maison, mais je n'y consacrerai pas plus de 5 heures, et je louerai un film à regarder avec les enfants. Peut-être pourrions-nous aussi aller à la piscine »
3/ Votre corps, ce robot :
Maltraitez-vous votre corps ? à quel moment et avec quel comportement ??
« Je maltraite mon corps quand je fais ça : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pouvez-vous remplacer ce comportement par quelque chose de positif qui vous fait du bien et que vous aimez ?
Exemple :
« Je maltraite mon corps quand je fais des marathons de binge-watching de 12 heures. J'en sors complètement hébété et cassé. A la place, je pourrais prévoir des séances de co-walking, ou bien noter dans mon agenda de rappeler mes vieilles copines pour prendre des nouvelles
J'espère que cet article vous aura donné quelques pistes pour trouver la nécessaire souplesse, entre exigence et compassion. N'oubliez pas Paracelse : « La dose fait le poison ».
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